Initiation

LA FLAMME-ANNONCE

C’est le nouveau nom donné par La Poste à ce que 
tous les collectionneurs appellent encore la flamme d’oblitération.

Cette collection fait partie de la famille des oblitérations mécaniques, elle-même incluse dans l’histoire postale.

Dès 1876, les PTT d’alors, constatent une progression annuelle importante du nombre des lettres envoyées par les français. Pour continuer à assurer le service postal dans les bonnes conditions du moment : tarifs, délais d’acheminement, qualité de la prestation, il ne suffisait pas seulement augmenter le nombre déjà important de postiers affectés à ce service des Postes mais de prévoir une mécanisation pour certaines tâches répétitives. Dans la chaîne du traitement du courrier, une, de plus en plus prépondérante, était l’annulation des timbres-poste sur les lettres. D’où la recherche d’un moyen mécanique pour améliorer cette tâche.

En 1880-1881, des essais de machines sont effectués à l’hôtel des Postes de Paris, rue du Louvre sans donner une entière satisfaction.
En 1883, Monsieur Eugène DAGUIN propose un appareil partiellement mécanisé qui retient l’attention des Postes après ses premiers essais. Modifiée et adoptée, nous la connaissons sous le vocable de machine Daguin. Son utilisation comme oblitératrice durera jusqu’en 1962 (voire 1970 pour celle de l’Épine dans la Marne) sans parler des quelques utilisations spéciales, réglementaires ou non, faites jusqu’à 1991. On recense un peu plus de 4 000 oblitérations différentes pour constituer une collection avancée.

Il s’agit d’une machine manuelle actionnée par un préposé dont le rendement était fonction de la vigueur du dit préposé... Pendant ses 80 ans de présence dans les bureaux de poste, elle a été affectée durant ses 20 premières années aux bureaux à fort trafic où elle a laissé sa place avec l’arrivée de machines plus performantes. Une aussi longue période d’utilisation a vu une évolution importante dans l’oblitération délivrée suivant ainsi l’évolution générale des oblitérations postales en France. Classée en Daguin jumelée, Daguin à texte (en 1923), Daguin illustrée (en 1929), Daguin à lignes ondulées (1950) pour ce qui concerne la partie « flamme » et classée suivant la nomenclature postale du bureau utilisateur : recette distribution, agence postale, correspondant postal, recette auxiliaire rurale, bureau auxiliaire, ligne maritime qui définissent la forme du timbre à date accompagnant.

Les variantes dans les Timbres à date, les caractères des textes, la position relative flamme timbre à date (droite gauche), sens de lecture de la partie flamme, les années à 2 ou 4 chiffres, les encadrements font que l’on a une très grande variété dans les oblitérations Daguin.

Une collection suffisante en elle-même qui demande beaucoup de recherches et faut-il le dire une certaine somme d’argent avec la recherche de pièces de premier choix.

Machine DAGUIN - 1883-1970

De 1898 à nos jours toutes les machines mises en service en France appartiennent à deux familles suivant que le porte timbre dans sa rotation donne une empreinte continue ou au coup par coup.
Si la rotation est continue, on obtient sur le pli oblitéré une empreinte continue traversant, de droite à gauche, tout le support. Krag, Chambon, Garcia, Sylbe et Pondorf, RBV.

KRAG

PERIODE



Si la rotation est déclenchée par le passage du pli, on obtient une empreinte dite au « coup par coup ». C’est le cas de toutes les autres machines utilisées, une dizaine.

Flamme SÉCAP
Flamme FLIER

Pour toutes les machines, l’empreinte délivrée est composée de deux parties indissociables :

- Le timbre à date

- La flamme.


Prenons comme exemple une flamme Krag du bureau de Gap RP.

LE TIMBRE A DATE.

L’encadrement

La couronne

Le bloc dateur

LA FLAMME

Trois grandes familles de flammes rassemblent plus de 95 % des flammes connues.
- Les flammes à barres d’annulation
- Les flammes à texte

- Les flammes illustrées.

Deux machines : Chambon, Garcia n’eurent que des barres d’annulation.

Flammes à barres d’annulation.

Flammes à texte.

Comme pour les barres d’annulation, il y a de nombreuses façons pour écrire les textes. Polices différentes, tailles, attributs, nombre de lignes, conjugaison avec des lignes...

Les flammes illustrées.

En 1924, Nice innove pour sa flamme de publicité touristique en proposant un cadre ornementé.

Elle est considérée comme première flamme illustrée française, 20 ans après les drapeaux de 1900. À ce jour, plus de 21 000 flammes dites « illustrées » ont vu le jour sachant que ce n’est qu’après 1950 que ce type de flamme se généralisera.

Pour compléter les généralités précédentes sur la flamme-annonce, ces 2 informations.


1-- La Poste classe les flammes-annonce en :

- Flammes « temporaires » dont la durée d’utilisation n’excède pas 3 mois consécutifs avec une durée d’utilisation minimum de 1 mois.

- Flammes « permanentes » dont la durée d’utilisation n’excède pas 2 ans.

2-- Par ailleurs, ces flammes sont classées en trois modèles :


- Modèle n°1 : texte gravé en caractères bâtons majuscules sur 3 lignes au plus avec un maximum de 45 caractères ou signes, chaque blanc entre les mots ou signes étant compté pour un caractère.

- Modèle n°2 : texte gravé en caractères bâtons majuscules sur 5 lignes au plus.
Le nombre maximum de caractères, signes, ou blancs admis pour chaque ligne étant fixés comme suit :

Flamme de 3 lignes : 32 - Flamme de 4 lignes : 34 - Flamme de 5 lignes : 36

- Modèle n°3 :

Dessin linéaire simple se rapportant à l’objet de la publicité accompagné ou non d’un texte aussi succinct que possible.

Texte gravé en caractères typographiques de types variés et de différentes épaisseurs.

Texte gravé en caractères dessinés dans un style plus ou moins ornemental ou imitant l’écriture manuscrite.

Machine BICKERDIKE 1898-1906

13 décembre 1898 : Premier Jour Français (vu sur courrier) de mise en service, à titre d’essai, d’une flamme d’oblitération au bureau de l’Hôtel des Postes de Paris, rue du Louvre, sur une machine (au coup par coup) du constructeur amé- ricain BICKERDIKE louée par le biais de la Société Canadienne d’Approvisionnement Postal.

Les essais du 13 décembre 1898 au 4 février 1899 sont faits avec les deux
« drapeaux » de la 1ère ligne ci-dessus : le « drapeau blanc » et le « drapeau noir ». Ces drapeaux ne seront plus employés après cette période d’essais. Ceux-ci ayant été considérés comme positifs, la Poste continuera l’exploitation postale de ce type de machine mais en remplaçant ces drapeaux par un type unique simplifié représenté en seconde ligne.

La Foire Exposition Universelle de 1900 sera dotée de ce drapeau de juin à novembre 1900 avec emploi postérieur à la date de fermeture.
A Paris, 2 bureaux seront équipés avec cette machine :

- L’Hôtel des Postes de la rue du Louvre qui s’en servira pour le courrier au départ, le courrier « distribution », le courrier « Etranger » pendant des durées différentes entre 1900 et 1904 avec reprise en 1905-1906

- Le bureau n°5, Place de la République. 1900-1901

Quelques variantes existent au niveau des timbres à date et aussi du dessin de la flamme proprement dite.

MACHINE « INTERNATIONAL » 1904-1950

C’est la machine « FLIER ».Machine au coup par coup d’origine américaine (The International Postal Supply Company of New York)

Premiers essais de novembre 1903 à septembre 1905 à l’Hôtel des Postes de Paris rue du Louvre où elle remplace temporairement la machine Bickerdick. Transfert de novembre 1905 à octobre 1906 au bureau de Paris 81. Arrêt des essais jusqu’en avril 1910 pour une reprise de 4 mois (avril juillet) puis généralisation à partir de 1913 jusqu’en 1950.

1ère version :
- RF
- couronne PARIS / DEPART

- jour, mois, millésime chiffres arabes

2ème version :
 - 1
- couronne PARIS R.P. / DEPART

- jour, mois, millésime chiffres arabes

Version finalisée :

- La flamme se présente toujours à droite du timbre à date o=

- La flamme devient à trait, à texte, illustrée avec de nombreuses présentations
- Le bloc dateur est toujours à double cercle

- Le bloc dateur est toujours sur 3 lignes : heure de levée, jour-mois, année

- Le bloc dateur a les mois en chiffres romains, l’année est à 4 chiffres

La machine « Flier » aura la chance de connaître la première flamme illustrée à Nice, la première flamme temporaire à Reims Principal, la première flamme à texte en PP à Grenoble.

L’ensemble du timbre à date présente un aspect caractéristique. Toutes ses composantes ont subit des modifications au fil des ans si bien que dès 1948, des éléments des sociétés « Flier » et « SÉCAP » se trouvent sur un même timbre à date.

TIMBRE À DATE FLIER-SÉCAP. 1948-1954

La reprise du marché de maintenance des machines International par la société SÉCAP va provoquer l’introduction d’éléments SÉCAP au fil des réparations, pertes d’éléments par les utilisateurs, modifications des inscriptions de couronne...

La modification la plus visible est le remplacement dans le timbre à date de l’encadrement double cercle par un encadrement à simple cercle.

Suit l’apparition du « H » dans l’heure.

Puis du mois en chiffres arabes.

Ainsi, on trouve que des modifications successives conduisent à des timbres à date quasiment SÉCAP. Ce sera définitivement un timbre à date SÉCAP dès 1954 pour toutes les machines restant en service.

Il faut rassembler environ 2 500 flammes pour faire le tour de la collection des Fliers.

MACHINE KRAG. 1906-1969

L’oblitératrice Krag doit son nom au lieutenant-colonel KRAG, son inventeur norvégien. Elle sera commercialisée par l’entreprise « Krag Maskin Fabrik a/s » située à Oslo.
 Elle est mise à l’essai en mars 1906, toujours à l’Hôtel des Postes de Paris, rue du Louvre. Plus performante que l’International, elle est destinée aux bureaux à fort trafic. Validée rapidement après les essais de la rue du Louvre, elle commence sa carrière dès 1907 en étant la première machine à donner une empreinte continue. Des essais de 1906, retenons les empreintes suivantes :

1er type avec timbre à date à pont

2ème type avec timbre à date « francisé »

Type du timbre à date définitif
Krag dite « 1ère génération »

La mise en service dans les bureaux de Paris à fort trafic et dans les bureaux des grandes villes de province de la Krag 1ère génération se fera rapidement. La machine en exploitation postale confirme la qualité de fonctionnement relevée lors des essais de 1906-1907.

Voici quelques exemples de flammes 1ère génération.

Avec des barres d’annulation.

Avec du texte.

Avec illustration.

En 1921, les Postes procède dans 2 bureaux parisiens (Paris 24, Paris 83) à des essais d’un nouveau type de machine. Adoptée, ce sera la 2ème génération.

Flammes KRAG 2ème génération. 1921-1969

Les essais de 1921 permettent au Comité Technique Postal en date du 22 juillet 1922 de donner un avis favorable à la mise en exploitation postale de ce nouveau type de Krag. 
La mise en service des machines 2ème génération se fait simultanément avec celles de 1ère génération pendant une dizaine d’années.

La période sera de 64mm pour la grande majorité et 128mm pour les autres.
La grande différence porte sur le bloc dateur qui est sur une ligne au lieu de 4, trouvant, en lecture, de gauche à droite : date du jour en chiffres arabes, mois en chiffres romains, année à 2 chiffres arabes et l’heure de levée. La permutation date du jour et heure de levée se rencontre sur certaines empreintes.
 Comme pour la 1ère génération, on trouvera des flammes à barres d’annulation, texte, illustration, mixte texte-illustration.
 La longue période d’utilisation s’accompagnera de variations inévitables : plusieurs types de barres d’annulation, plusieurs types de timbre à date, de nombreuses variantes dans les caractères des textes et formes des illustrations.

On compte, au total, environ 2 700 flammes Krag.

MACHINE CHAMBON. 1911-1919

Du nom de l’ingénieur Louis CHAMBON, son inventeur.

Très caractéristique tant par le timbre à date (dimensions, forme, position verticale) que par les 7 lignes droites égales formées de 13 tirets pour une empreinte continue.

18 machines seront installées dans des bureaux de province.
 13 machines seront installées dans des bureaux parisiens. 
Ce qui représente, avec les quelques variantes connues (timbre à date seul, emploi en cachet d’arrivée ou transit...) une cinquantaine d’oblitérations.

L’utilisation au sein de chaque bureau a été souvent épisodique et pour beaucoup n’a durée que 2 ou 3 ans.
 La qualité des empreintes est tout juste correcte et dépend souvent du support employé.

MACHINE GARCIA. 1913-1927

Monsieur GARCIA est la personne titulaire du brevet. 
Monsieur KLEIN est le constructeur des machines.
 D’où, quelques hésitations sur l’appellation de la machine : Garcia ou Klein ?

Très caractéristique avec les 5 lignes courtes entre les 2 timbre à date pour une période de 60mm. Bloc dateur à 4 lignes, de haut en bas : jour, mois en lettres, heure de levée et année à 2 chiffres.

Les premiers essais sont faits à l’Hôtel des Postes de Paris rue du Louvre en mai et juin 1913. Les mises en exploitation postale se font deuxième trimestre 1914.

14 machines seront installées dans des bureaux de province.
 12 machines seront installées dans des bureaux parisiens. 
Ce qui représente avec les variantes connues une quarantaine d’oblitérations.

L’utilisation sera assez limitée dans le temps du fait d’un matériel peu fiable et dont l’usure est très rapide. Dès 1917, la plupart des machines sont retirée d’exploitation.

MACHINE SYLBE ET PONDORF. 1919-1931.

Cette machine était en service à Metz avant et pendant la guerre de 1914-1918. Dès la fin des hostilités, l’administration française utilise cette machine en la francisant petit à petit.

Il y a 3 versions successives de l’empreinte dont ci-dessus la 3ème et dernière.

En début 1925, changement de période qui passe à 78mm avec un nouveau cylindre porte-timbres qui ne comporte que 2 timbres à date. De plus, la couronne devient R. Lafayette.

Au total, 10 oblitérations différentes sont connues. C’est « la machine » de la ville de METZ.

MACHINE
 UNIVERSAL STEMPELMASCHINE 1922-1939

Comme la machine Sylbe et Pondorf de la ville de Metz, ces machines ont été récupérées à la fin de la Première Guerre Mondiale dans les villes de Strasbourg et Mulhouse où elles étaient en service. 
L’administration française utilisera dans une version francisée celle de Strasbourg jusqu’en 1926, celle de Mulhouse jusqu’en 1939, avant qu’au début de la Seconde Guerre Mondiale elle se retrouve germanisée entre 1942 et 1945.

Elles présentent une empreinte caractéristique avec ses 6 lignes droites et son dateur sur 2 lignes. Machine au coup par coup avec flamme à droite du timbre à date.

On connaît une empreinte, identique pour les 2 villes, à 7 lignes droites.

Plus 5 flammes pour MULHOUSE.

Plus 4 flammes pour STRASBOURG.

MACHINE SAVAVA. 1926-1931

Les Empreintes de la machine SAVAVA ont longtemps été considérées comme des empreintes d’une machine Krag 3ème génération. En fait, elles proviennent d’une oblitératrice fabriquée par la société Savava.

Elles apparaissent en octobre 1926 et les dernières rencontrées datent de janvier 1931.
 C’est une oblitération au coup par coup, timbre à date simple cercle avec date sur 4 lignes : jours, mois en lettres, heure de levée et année à 2 chiffres.

Cette oblitératrice a été employée avec des barres d’annulation et du texte.

11 bureaux seulement furent équipés d’une Savava : 3 parisiens et 8 provinciaux, qui ont émis une quinzaine de flammes différentes avec le cas particulier du Havre qui s’est contenté du timbre à date seul en arrivée.

La qualité de l’empreinte laisse à désirer.

MACHINES FRANKERS 1931-1970

Avec un « S » dans le titre au mot « machines », cela présage d’une histoire assez complexe. C’est bien le cas.

A : TIMBRES À DATE DE DIAMÈTRE 21mm

1ère période : la machine d’origine anglaise.

Cette UNIQUE machine (type G), achetée par les Postes à la Société Universal Postal Frankers de Londres (Angleterre) qui travaille sous licence Pitney Bowes, est mise à l’essai au bureau de Paris VIII entre novembre 1931 et février 1932.

49. R. DE LA BOETIE
(19 XI 1931)
(seule date connue)

49 RUE LA BOETIE
(entre 8/12/31 et 19/2/32)

Cette oblitération se remarque au premier coup d’œil par le diamètre du timbre à date qui est de 21mm (dimension alors en service aux USA et Angleterre).
Les essais reprendront le 11 mars 1933. Ils conduiront à la fabrication, par SÉCAP (fondée en 1931 et représentant Pitney Bowes en France), d’une première série de 3 machines.

2ème période : les timbres à date double cercle.


La première commande (août 1935) des Postes pour ce type de machine sera passée à SÉCAP pour une série de 3 unités qui seront installées dans les bureaux de Paris XIV, Paris XVIII et Lille RP.

3ème période : apparition du timbre à date simple cercle : Frankers-SÉCAP

C’est une fabrication SÉCAP. Ce simple cercle apparaît en août 1935 sur la Frankers de Paris VIII. Il sera fourni avec les nouvelles machines à installer et même pour certains bureaux, il remplacera le timbre à date double cercle.

B: TIMBRE À DATE DIAMÈTRE 24mm

En 1939, ce timbre à date simple cercle de diamètre 24mm apparaît et restera jusqu’au retrait des machines. Avec cette dimension, les oblitératrices sont aux normes françaises. Il remplacera progressivement les timbres à date de 21mm.

Ses caractéristiques de reconnaissance :


- Distance timbre à date - bord de flamme de 10 à 12mm.

- Chiffres de l’heure de levée sous la présentation XX - XX sans «H »

Le bloc dateur a été monté, à partir de 1950 et jusqu’en 1970, sur des machines SÉCAP mais la distance timbre à date - bord de flamme est différente : 7, 9, 18mm. Quelques bureaux ont utilisé alternativement voire simultanément les deux possibilités.

Une cinquantaine de bureaux ont été équipés de machines Frankers type « G », type « D », pour un total d’environ 400 oblitérations.

MACHINE « RBV » 1932-1960...

La société « L’outillage RBV », incitée par les PTT, sera la première société française à assurer la production de machines à oblitérer, dépassant le stade des essais, pour un usage national et sur plus de 25 années.

Le prototype donne une empreinte continue à période de 87mm. Il est mis en exploitation au bureau de Paris VIII en février et mars 1932. Il n’oblitère pas les lettres au départ mais est apposé comme marque d’arrivée.

Cette présentation ne sera pas retenue dans la version définitive de la machine que l’on retrouve 6 mois plus tard sous la forme ci-dessous.

Ces barres d’annulation à lignes droites vont être remplacées progressivement, à partir de mi-juin 1935, par les 5 lignes ondulées jusqu’à la fin de service.

Les flammes à texte puis illustrées apparaissent à la même date.

De 1932 à 1949-1952, le bloc dateur est sur 4 lignes, passée cette date, il est sur 3 lignes.

Pour une machine mise en service pendant presque 30 ans, il existe, mais dans une proportion moindre par rapport aux machines Flier, Krag, comparables en durée de service et nombre d’oblitérations, beaucoup moins de variantes et variétés.

On dénombre environ 2350 oblitérations pour cette machine.

Par ailleurs, la société RBV a participé aux concours techniques de 1951 et 1953 lancés par La Poste pour la fourniture de nouvelles machines donnant une empreinte au coup par coup. En 1951, un prototype a été en service 3 mois à Montrouge dans le département de la Seine. En 1953, le prototype sera installé à Paris XIII, avenue d’Italie. Résultats négatifs, les 2 concours verront SÉCAP, autre concurrent, comme fournisseur retenu.

MACHINE SÉCAP. 1974-20xx

SÉCAP : Société d’Études et de Construction d’Appareils de Précision.

Pour relater, et encore brièvement, l’histoire des machines produites par la SÉCAP le reste du temps alloué à cette conférence ne suffirait pas.
 Nous dirons seulement ceci :

- Fondée en 1932, voire dès 1928 avec une ou plusieurs faillites, cette société travaille sous licence Pitney Bowes depuis sa création en 1974. 

- De 1974 à 2003, elle vendra ses propres productions, 

- En 2003, elle est rachetée par Pitney Bowes.

Sur plus de 70 ans, plusieurs types de machines seront livrées à La Poste : Frankers G et D, SÉCAP F, FC, H, HE, KR, KE, BB, HM, G, GL, J, JE, HP, HPS, plus des machines dont les empreintes diffèrent beaucoup des modèles ci avant pour quelques usages postaux particuliers. 
Les flammes concédées sont gravées avec des barres d’annulation, les fameuses 5 LO (lignes ondulées), des textes, des illustrations. Toutes ces machines donnent des empreintes au coup par coup sauf la GL (grosses lettres) une empreinte continue. Les empreintes coup par coup ont toutes un même air de famille mais le petit détail qui permet de les reconnaître l’une de l’autre. 
C’est de loin la collection la plus imposante. Qu’on en juge :

- Plus de 46 500 flammes illustrées.


- Plus de 16 000 flammes à texte.


- Plus de 18 000 flammes à 5 lignes ondulées.


Joli total de 80 500 flammes ! Et qui augmente chaque jour de 2 unités... 

MACHINE KLUSSENDORF 1950-1979

Ce sont des machines de conception et fabrication allemandes récupérées après la deuxième Guerre Mondiale. 
Elles n’ont été utilisées que par la Poste aux Armées en Allemagne et AFN.
 On retrouve les barres d’annulation, les textes, les illustrations sur une empreinte au coup par coup et plusieurs variantes du timbre à date.

Moins d’une vingtaine d’oblitérations sont connues.

MACHINE MEGRAS 1992-20xx

La Poste lance en 1989 un appel d’offres pour un marché d’études concernant des oblitératrices dites « bas de gamme », souhaitant une modernisation et une amélioration des performances de ce type de matériel. Deux modèles sont retenus : celui de la société SÉCAP et celui de la société A.E.M. MEGRAS.

Le modèle Megras est expérimenté au bureau de Joinville le Pont Principal dans le Val de Marne (93) du 10 février 1992 à début avril 1992. Une flamme est installée dès la mise en service de la machine et reprend le visuel de la flamme SÉCAP déjà en service dans ce bureau.

La flamme mesure 49,5 x 20mm et est au type II de La Poste., Le timbre à date a un diamètre de 23,5mm et son dateur est sur une seule ligne.
Cette oblitératrice est loin d’avoir été utilisée les 50 jours de l’essai. Travaillant en parallèle avec la SÉCAP, elle fut sujet à de nombreuses pannes, en général vite réparées de par la situation des ateliers d’AEM Megras toute proche, face à la gare RER de Vincennes.

Début avril, elle est envoyée au S.R.T.P. de Nantes et elle réapparaît, avec quelques modifications techniques, le 1er août, toujours au bureau de Joinville le Pont, avec une flamme temporaire (1/8 au 31/10/1992) d’ailleurs retirée le 27 octobre pour problèmes techniques. Réapparition de la flamme permanente ci-dessus début novembre.

Une commande d’une présérie de 10 machines est faite à Megras pour livraison courant été 1993 pour l’installation de 5 machines dans le Val de Marne et 5 machines en Alsace. Elle se feront attendre et seulement 2 oblitératrices seront mises en service en octobre 1993 dans les bureaux de Thiais Ppal (28/10/93, premier jour vu sur courrier) et Vincennes Ppal. Au lieu de l’Alsace ce sera le département du Nord qui mettra les 5 machines en service.

Pendant la période 1992-1994, pour chaque flamme mise en service, il y a des modifications par rapport à sa précédente quand ce n’est pas des modifications en cours de service. Une période riche en variantes sauf une, hélas, mauvaise qualité constante des oblitérations du courrier. La Poste a pris grand soin des oblitérations demandées par les collectionneurs ne laissant pas soupçonner les carences quotidiennes des machines.

Cette machine reçoit les 5LO, les textes et les illustrations. Elle permet les flammes à droite ou à gauche du timbre à date.
 Récemment, il semble que le constructeur Megras se soit associé avec NAEGLER pour la fabrication de nouveaux modèles plus performants.

De nouvelles machines sont régulièrement mises en service.
On compte, à ce jour, un peu moins de 500 oblitérations permanentes et temporaires.

Nous venons de parler de 13 machines qui ont été mises en service au cours de plus de 100 ans.
Ces machines étaient implantées dans le bureau de poste local et étaient desservies par un seul postier sans compétence particulière. Le rendement horaire effectif maximum était de l’ordre de 20 000 plis et ce rendement, comme nous l’avons vu, était souvent moindre dépendant de la forme physique du postier à tourner la manivelle. L’électrification de la machine fut déjà une grande avancée technologique. Mais toujours avec les manipulations de l’homme.

Cette opération d’oblitération du courrier est une opération parmi d’autres dans l’exploitation du courrier au sein de La Poste.

Vers 1965, La Poste repense l’organisation du traitement du courrier d’une façon plus globale et progressivement une automatisation, de plus en plus poussée, de la chaîne courrier est entreprise. Une étape fut la création des centres de tri. Pour la lettre proprement dite, l’apparition de machines beaucoup plus performantes et maintenant souvent éloignées du ou des bureaux locaux, a conduit à l’installation de machines dites de l’automation.

REDRESSEUSE 
PITNEY BOWES 1965-1980

Machine américaine mise en service en mars/avril 1965 à Paris 18. 
Elle donne des empreintes au coup par coup à partir de 2 ou 4 postes d’oblitération d’où son qualificatif de redresseuse.
 Elle est équipée d’un timbre à date SÉCAP et ressemble comme deux gouttes d’eau à ses homologues SÉCAP. Elle est difficile à identifier.
 Seuls 4 bureaux parisiens : Paris 8, 15, 17 et 18 en seront équipés et la majorité des flammes datent de 1970 à 1975. 
Les empreintes sont très souvent de mauvaises qualité et elles se trouvent de 3 à 5mm du bord supérieur de l’enveloppe.
 La machine possède 4 cylindres porte-timbres la classant comme redresseuse

REDRESSEUSE HOTCHKISS-BRANDT 1967-1976

La première machine a été mise en service fin novembre 1967 au bureau de Paris RP rue du Louvre. 
La machine donne une empreinte au coup par coup, position droite ou gauche du timbre à date et connue seulement avec les 5 LO. Le rendement horaire de ces machines est élevé : 36 000 lettres / heure.

Seuls 6 exemplaires de cette machine ont été mise en service dans les bureaux de Bordeaux Gare, Lyon Gare, Metz gare, Nantes gare, Nice centre de tri, plus celle de Paris rue du Louvre transférée au bureau de Clermont Ferrand Gare.

Remplacement des Hotchkiss-Brandt par des Toshiba et NEC au plus tard en 1976.

Le timbre à date est caractéristique avec :


- Les inscriptions de la couronne très près du cercle de l’encadrement.

- Des lettres et chiffres étroits.

Le bureau de Lyon Gare a mis en service, en 1974, une flamme, au type II, d’initiative strictement locale, fabriqué sans l’autorisation de la Direction Centrale d’alors. Elle fut rapidement retirée de service dès que cette dernière fut informée.

MACHINES TOSHIBA et NEC. 1976-20xx

La machine TOSHIBA est apparue pour la première fois en juin 1976 au bureau de PARIS 17.

C’est ici que nous arrêterons la description des machines à oblitérer. Pour poursuivre, il devient nécessaire de parler technique et ceci dépasse le cadre de cette présentation rapide.

En quelques mots, disons que nous avons oublié de citer :


- Les machines « Havas » dites grosses lettres de Paris RP (1965) puis Dijon Gare (1967).

- Les prototypes des concours techniques de 1950 et 1953 : Sanglier, Planche, SÉCAP, RBV, Valin.


- Les empreintes relevées sur courrier dont on ne connaît pas, à ce jour, le nom de la machine qui les a apposées.

LA COLLECTION

Heureux temps où comme en philatélie la collection générale était possible En un siècle de flammes, une collection avancée dépasse largement les 100 000 oblitérations...
Que vous ayez temps et argent, c’est quand même mission impossible

Alors, il vous faut choisir entre 3 manières principales de collectionner


- La collection géographique qui consiste à retenir un ou plusieurs départements suivant des affinités personnelles. ( département de naissance, de résidence, de vacances )


- La collection thématique qui consiste à sélectionner dans la multitude des thèmes représentés sur les flammes celui ou ceux qui vous plaisent en faisant bien attention à la difficulté que cela peut représenter. Attention aux thèmes très généraux (le vin, les 
châteaux, les églises...) qui conduisent au gigantisme avec la recherche de plusieurs milliers de flammes... ou d’autres pour lesquels vous ne trouverez qu’une dizaine de flammes.


- La collection spécifique qui ne traitera qu’un aspect de cette branche de marcophilie comme la collection des empreintes d’une seule machine, d’un emploi postal particulier de la flamme.  Beaucoup de recherches en perspective souvent avec une documentation bien maigre.
 Rien ne vous empêche de combiner ces types de collections entre eux.

« Chacun collectionne ce qu’il lui plaît, comme il lui plaît » sauf dès qu’il veut « entrer en compétition ». Là, des règles strictes sont établies par les instances nationales et internationales.
 Le flammiste, celui qui collectionne les flammes, doit connaître les habitudes qui se sont instaurées au fil des ans pour ce type de collection. Diverses sources permettent, à chacun, de collecter des flammes. Reste à mettre en valeur ces acquisitions. Le document postal qui a reçu l’empreinte doit être conservé dans son intégralité donc pas de découpe. Il doit être de qualité c’est-à-dire que sont à éliminer ceux déchirés, maculés, de couleur (foncée) gênant la lisibilité de l’empreinte, ainsi que ceux dont l’empreinte est incomplète, illisible sur des timbres poste, de mauvais encrage -trop faible ou trop gras-, etc. 
Sachant qu’il aura à ranger souvent plusieurs centaines d’enveloppes, le collectionneur doit dès le début, trouver sa solution. Aucun problème pour la partie exposition qui se monte sur feuilles comme les timbres-poste. Quant aux surplus et doubles, les boîtes de tout type et tout format feront l’affaire.
 Le point faible de cette branche de la marcophilie est sa documentation. Peu d’écrits de référence. Les existants sont le plus souvent anciens et entachés de nombreuses erreurs. A défaut, avec beaucoup de prudence, ils peuvent servir de base de travail. La partie catalogue est comme la partie documentation quasi inexistante et d’une fiabilité toute relative. Bien évidemment, le marché des flammes est sans commune mesure avec celui des timbres-poste aussi beaucoup de prix sont-ils plus ou moins fantaisistes. Difficile d'en tirer des enseignements constructifs et objectifs.

À VOTRE SERVICE.